homélie de la fête de la Sainte Trinité
Abbé Jean Compazieu | 19 mai 2013Textes bibliques : Lire
En ce dimanche, nous célébrons la fête de la Sainte Trinité. C’est le mystère d’un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint Esprit, Dieu qui est amour. C’est de cet amour de Dieu que nous nous souvenons chaque fois que nous faisons le signe de la croix. Tous nos pauvres mots sont bien incapables de cerner ce mystère de Dieu car il nous dépasse infiniment. Il sera toujours au-delà de tout ce que nous pourrons en dire.
Et pourtant toute la Bible témoigne de cet effort permanent pour parler de Dieu. La figure de la Sagesse (1ère lecture) nous suggère que Dieu veut se faire connaître à nous. Elle est présentée comme assurant le lien entre le ciel et la terre. C’est une manière de dire que le Seigneur communique avec nous pour notre bonheur. Il est toujours possible de parler de Dieu car il entre en alliance avec nous pour nous sauver.
Cette lecture du livre des Proverbes est une invitation à admirer la beauté de l’œuvre du Seigneur. Nous pouvons y voir les signes de son amour pour nous. Tout au long de la Bible, nous découvrons différents aspects de cet amour de Dieu qui fait alliance avec les hommes. C’est vraiment un amour qui sait prendre des risques ; en effet, quand nous regardons notre vie à la lumière de la Parole de Dieu, nous découvrons que nous sommes loin du compte : notre réponse n’est pas à la mesure de cet amour que Dieu nous porte. Mais rien ni personne ne pourra empêcher Dieu de vouloir nous sauver. C’est de cela que nous avons à témoigner en aimant pour de bon tous ceux et celles qui nous entourent.
Dans sa lettre aux Romains (2ème lecture) saint Paul nous dit précisément que le plus époustouflant chez Dieu c’est sa volonté de nous sauver. Quand nous sommes certains d’être aimés, nous nous sentons en confiance ; c’est comme une force qui nous pousse à aller de l’avant. Nous chrétiens, nous sommes sûrs d’être aimés par Dieu d’un amour qui ne revient jamais sur sa parole. Cette bonne nouvelle est pour nous source de paix et d’assurance. Même dans les situations les plus désespérées, rien ne doit ébranler notre foi. Cette certitude ne s’appuie pas sur des mots mais sur des gestes d’amour de Dieu à notre égard. Le Christ s’est livré pour nous donner accès au cœur de Dieu. L’Esprit Saint nous est donné comme gage de cet amour du Père pour nous.
Quand saint Paul écrit cette lettre, il s’adresse à des nouveaux baptisés. Venant d’un monde sans Dieu, ils découvrent une nouvelle existence croyante. Pour eux, le baptême a vraiment été le point de départ d’une nouvelle vie. Ils étaient plus sensibles que nous à ce qu’écrivait Paul. Nous qui n’avons pas connu autre chose que d’être dans l’Eglise, il nous manque sans doute d’avoir eu à faire ce passage de la conversion. Et pourtant, ils sont nombreux ceux et celles qui étaient loin de la foi et qui ont fait cette rencontre bouleversante avec le Christ ; de nombreux témoignages nous disent à quel point il a changé leur vie. Le même Christ ne cesse de frapper à notre porte pour nous combler de son amour en nous donnant son Esprit Saint.
L’Evangile insiste très fortement sur ce point : Seul l’Esprit Saint peut nous faire comprendre et vivre en profondeur l’amour que vit la Trinité. Les apôtres ne l’ont découvert que très progressivement. Au départ, ils n’ont guère vu en Jésus qu’un prophète, un maître en religion. Puis ils ont vu en lui le Messie, et enfin le Fils de Dieu. Les croyants de la Bible ont découvert que le Seigneur Dieu ne ressemblait guère aux autres divinités. Il s’est révélé comme un Dieu aimant et sauveur, un Dieu qui veut conduire l’humanité à sa propre vie divine. En Jésus, c’est le même Dieu qui se révèle. Il est le Dieu qui nous aime au point de devenir l’un de nous. Il nous conduit dans sa vie. Dans l’évangile de ce jour, Jésus nous annonce qu’il nous a laissé son Esprit pour continuer à nous guider vers la Vérité tout entière, vers la vie de Dieu.
Voilà donc une approche bien limitée du mystère de la Sainte Trinité. Je dirai que c’est un peu comme les vitraux d’une cathédrale : vus de l’extérieur, ils sont bien gris. Pour voir leur éblouissante lumière, il faut entrer, il faut franchir la porte. C’est alors que nous découvrons la merveille insoupçonnable. C’est ainsi que Dieu nous révèle les merveilles de son amour. Il nous ouvre la porte de son cœur pour nous les partager de l’intérieur. Mais rien n’est possible si nous ne plongeons pas dans cet océan d’amour qui est en Dieu.
C’est de cela que nous avons à témoigner dans le monde d’aujourd’hui. Nous avons à lui dire que Dieu l’aime et qu’il nous appelle tous à revenir vers lui. C’est en vue de cette mission que Jésus nous envoie l’Esprit Saint, pour qu’il nous conduise vers la Vérité tout entière. L’important, ce n’est pas d’avoir de grandes qualités intellectuelles, c’est d’être rempli de l’amour de Dieu et de vouloir le communiquer aux autres. Tout commence par le temps où nous venons puiser à la source dans la prière, l’écoute de la Parole Dieu et surtout l’Eucharistie. C’est à ce prix que nous pourrons être l’Eglise de la Pentecôte.
Que ton Esprit, Seigneur, soit avec nous pour nous aider à accueillir l’amour qui vient de toi. Qu’il nous donne force et courage pour en être les témoins tout au long de notre vie.
Sources : Revues Dimanche en Paroisse, Signes, Feu Nouveau, commentaires du missel communautaire, Semainier chrétien, lectures bibliques des dimanches (Vanhoye)
Depuis plusieurs semaines, je suis en panne d’Internet. Je remercie les voisins qui m’ont prêté leur ordinateur. Cela m’a permis de mettre les commentaires en ligne. P. Jean
Bonjour mon père
C’est une très belle homélie, ou la trinité rejaillit d’amour, ou l’Esprit Saint est présent, lui qui nous aide avec le Père et le Fils à faire connaître le Christ dans ce monde quelques fois trop désabusé et loin de l’essentiel qui devrait faire sa vie.
bonne continuation
jean-michel
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